Vie privée : la Chine alerte sur les projets crypto à analyses d'iris

La Chine considère les scans d'iris comme irréversible

La Chine, déjà méfiante envers les cryptomonnaies, dénonce maintenant les projets impliquant un scan de l'iris. Dans un bulletin publié le 6 août 2025, le ministère de la Sécurité d’État (MSS) du pays alerte sur les « menaces pour la sécurité des informations personnelles et même pour la sécurité nationale » que représentent les scanners d’iris rémunérés en tokens.

Ils soulignent notamment qu'un iris, à la différence d'un mot de passe, ne se remplace pas : une fuite des données personnelles serait alors définitive.

La biométrie apporte de la commodité, mais nous devons rester vigilants et réfléchir avant de fournir nos données.

Cette déclaration semble viser spécifiquement World (ex-Worldcoin) qui, pendant ce temps, revendique déjà des opérations dans 160 pays (mais pas en Chine). Il distribue son token WLD contre une vérification biométrique, donc scan d'iris.

🪙 Découvrez tout sur le Bitcoin, la première cryptomonnaie au monde

La Chine n'est pas seule à serrer la vis sur les activités de World. En Europe, l'autorité bavaroise BayLDA puis l'Agence espagnole de protection des données (AEPD) ont exigé le 19 décembre 2024 l'effacement complet des scans, jugeant le traitement contraire au RGPD. Plus récemment, mi-juillet dernier, la société a dû suspendre temporairement les scans d'iris en Allemagne, officiellement pour des « mises à jour système », officieusement à causes des pressions réglementaires de l'Allemagne, l'un des pays les plus critiques sur le sujet.

Hors de l'Europe, le 5 mai 2025, la Haute Cour de Nairobi a déclaré le projet World illégal et ordonné la suppression des données de plus de 300 000 Kenyans. En Argentine et au Chili, le projet est de plus en plus critiqué pour son ciblage de populations précaires contre quelques tokens. En Argentine et au Chili, le projet est aussi de plus en plus critiqué pour son ciblage de populations précaires contre quelques tokens.

Des propositions pour remplacer le scan d'iris

Face à cette fronde, Vitalik Buterin , le cofondateur d'Ethereum, a son propre avis et propose un compromis : la « pluralistic identity » soit une vérification d'identité plurielle. Dans un billet du 28 juin 2025, il juge en effet qu'une seule identité traçable « pourrait tuer la pseudonymité et ouvrir la porte à la surveillance ».

Il plaide ainsi pour un assemblage d'attestations (documents d’État, réseaux sociaux, cercles communautaires) comme vérification d'identité, où aucun acteur ne détiendrait le monopole de l'identité de l'utilisateur. Il insiste sur le fait que si une solution atteint « près de 100 % de parts de marché », elle recrée un modèle unique plus dangereux.

🗞️ En lien — Les messages chiffrés sous contrôle ? L'UE pourrait bientôt imposer le scan des conversations privées

Cette idée séduit Bruxelles, qui prépare des identités décentralisées multi-source dans le cadre du règlement eIDAS 2.0. Reste à savoir si Worldcoin, acceptera de diluer sa méthode...