Vitalik Buterin présente Ethereum (version 2025) en 30 minutes

C'est unordinateur de taille limitée, mais conçu pour le consensus mondial, une robustesse extrême et la décentralisation, auquel toute personne, n'importe où dans le monde, peut faire confiance pour fonctionner exactement comme programmé, de manière continue.

Voici le texte intégral du discours d'ouverture de Vitalik Buterin à Devconnect ARG 2025, traduit de l'anglais.

Résumé d'Ethereum en une phrase : ce n'est pas FTX

Je voudrais... résumer Ethereum en une phrase. Qui ici se souvient de FTX ? (Levez la main) Qui se souvient de Mt.Gox ? (Levez la main) D'accord, il y a pas mal de monde.

En réalité, je n'ai pas beaucoup de ressentiment envers Mark Karpeles de Mt.Gox. Je pense qu'il a commis une grosse erreur, mais après cela, si vous regardez chacun de ses actes, je pense qu'il a vraiment essayé d'apprendre, de s'adapter et de s'engager dans des activités de sécurité à somme positive.

Mais FTX, je pense que c'est un exemple parfait, qui montre précisément ce que l'on obtient si l'on prend les principes d'Ethereum et qu'on les inverse à 180 degrés. Et ce n'est pas moi qui ai mis son visage (SBF) partout. Chaque publicité FTX mettait le visage de SBF en avant, cinq fois plus visible que tout autre élément.

Donc, pour résumer Ethereum en une phrase :ce n'est pas ce genre de chose qu'est FTX.

Quelques points clés sur Ethereum :

1. Du « trust centralisé » au « tout le monde peut vérifier »

FTX était un exchange centralisé, où les gens déposaient d'énormes sommes d'argent. Vous ne pouviez absolument pas vérifier si FTX était réellement solvable. Bien sûr, il s'est avéré que non.

2. De « Ne pas faire le mal » à « Impossible de faire le mal »

« Don’t be evil » était le célèbre slogan idéaliste de Google à ses débuts, surtout quand c'était encore une petite entreprise. Il semblait vraiment fier d'être une entreprise créant de la valeur à somme positive. Bien sûr, à mesure que Google a grandi, ces valeurs positives se sont progressivement érodées, et ce slogan a été officiellement abandonné au cours de la dernière décennie, remplacé par quelque chose de plus banal comme « Faites ce qui est juste ».

L'approche de la génération précédente de technologies, dont nous avons vu de nombreuses conséquences, était de dire : « Faites-moi confiance, car je suis une bonne personne. »

Mais l'essence des technologies décentralisées et de la blockchain, c'est que vousn'avez pas besoin de leur faire confiance.

3. De « Je construis pour vous » à « Nous construisons les uns pour les autres »

Une autre différence majeure est « Je construis pour vous » contre « Nous construisons les uns pour les autres ». Il existe une distinction très subtile, mais à mon avis extrêmement importante, entre une entreprise et une communauté.

Un autre exemple qui me vient à l'esprit est l'e-Residency de l'Estonie. J'hésite un peu à la critiquer, car c'est vraiment innovant et il y a beaucoup d'aspects positifs.

À l'époque, c'était très en avance, permettant d'ouvrir un compte bancaire numériquement, de voter en ligne, de faire beaucoup de démarches administratives électroniques. Je me souviens que l'une des visions plus idéalistes du projet était que l'Estonie s'étende en tant que nation numérique. e-Estonia pourrait être bien plus grande que l'Estonie physique, qui compte 1,3 million d'habitants.

Le défi, c'est que cela méconnaît ce qu'est unevéritable communauté.

e-Estonia, en tant quefournisseur de services, a très bien réussi, c'est une structure en « hub and spoke ». Il y a une entité centrale (le gouvernement estonien) qui fournit des services. Leurs services sont très précieux et aident beaucoup de gens dans le monde (par exemple, obtenir un compte bancaire européen).

Mais ce n'est pas une communauté. La différence entre une entreprise et une communauté est :

• Entreprise : structure en étoile, le centre fait des choses et reçoit de l'argent.

• Communauté : tout le monde (ou beaucoup de gens) fait des choses les uns pour les autres.

C'est ouvert — pas seulement au sens d'OpenAI (« il y a une API ouverte que vous pouvez utiliser »), ni même au sens de beaucoup de travaux sur les LLM ouverts.

C'est une ouverture au sensfull-stack, ouverte non seulement à la consommation mais aussi à la création.

4. De « courtiser les politiciens » à « neutralité crédible et liberté »

De plus, (dans l'ancien modèle) « courtiser les politiciens » devient (dans Ethereum) « neutralité crédible et liberté ».

Ethereum est un réseau mondial, il existe pour le monde, visant à protéger la liberté des peuples du monde. Il n'est pas là pour plaire à une entreprise ou une superpuissance particulière au détriment de tous les autres.

Nous croyons vraiment en la « globalité ». Si vous trouvez ce mot trop « bien-pensant », vous pouvez aussi utiliser « cosmolocal » ou « univers local ». Il y a beaucoup de mots différents, mais nous sommes ici pour impacter le monde.

Qu'est-ce que « Ethereum, l'ordinateur mondial » ?

Parlons donc d'Ethereum, l'ordinateur mondial.

Ethereum est une plateformemondiale, ouverte, résistante à la censure pour construire des applications décentralisées.

Un nouveau bloc est produit toutes les 12 secondes, chaque bloc contient un tas de transactions. La blockchain traite un peu moins de 2 millions de transactions par jour. Je pense qu'avec l'augmentation de la limite de Gas, ce chiffre dépassera bientôt les 2 millions.

Ensuite, il y a le mécanisme de consensus. Avant, c'était la preuve de travail (Proof of Work), maintenant c'est la preuve d'enjeu (Proof of Stake). Le rôle de la blockchain est que, en tant qu'utilisateur, n'importe qui peut envoyer une transaction (en gros, une instruction « je veux faire ceci »), et la blockchain s'assure que tout le monde s'accorde sur ce qui s'est passé (quelles transactions ont été envoyées, et dans quel ordre).

Programmabilité : la différence clé d'Ethereum

La principale différence d'Ethereum par rapport aux technologies précédentes est laprogrammabilité.

Les blockchains avant Ethereum étaient soit des protocoles à usage unique (pour une application spécifique), soit ce que j'appelle des protocoles « couteau suisse » — c'est-à-dire que les développeurs disaient : « Voici 14 applications différentes, nous créons 14 types de transactions pour les supporter. » Si quelqu'un découvrait une 15e application, il fallait forker le protocole.

Ethereum, lui, embrasse la programmabilité. Quelle que soit l'application que vous souhaitez créer, vous pouvez télécharger un programme informatique.

Pour des raisons historiques (liées à Nick Szabo, à la cryptographie précoce, etc., vous pouvez chercher), ces programmes sont appelés « contrats » (contracts). Ce sont des smart contracts.

Beaucoup de juristes sont confus par le terme « contrat ». Sachez simplement qu'ici, « contrat » est unterme technique. Comme « Promise » en JavaScript est un terme technique.

Vous téléchargez un programme sur la chaîne, et lorsque les utilisateurs envoient des transactions pour interagir avec eux, ces programmes s'exécutent automatiquement.

Donc, techniquement, c'est ça. C'est « l'ordinateur mondial » : ce n'est pas un ordinateur assez grand pour supporter tous les calculs du monde (y compris tous les raisonnements LLM fous et la génération de vidéos de chats).

C'est unordinateur de taille limitée, mais conçu pour le consensus mondial, une robustesse extrême et la décentralisation, auquel toute personne, n'importe où dans le monde, peut faire confiance pour fonctionner exactement comme programmé, de manière continue.

Dans quoi la blockchain excelle-t-elle ?

1. Finance et DAO (résolution du double spending)

De toute évidence, la première et la plus grande catégorie est celle des paiements et des applications financières. La première blockchain, « Bitcoin », est née comme monnaie électronique peer-to-peer. Même pour Ethereum, si vous regardez le whitepaper, environ la moitié (voire plus) des applications qui ont inspiré Ethereum étaient des applications financières : émission d'actifs, échange d'actifs, produits dérivés financiers, voire marchés de prédiction.

Il y a aussi les DAO (organisations autonomes décentralisées). Ces systèmes codent les règles d'une organisation (comme une entreprise) sur la chaîne, et ces règles contrôlent directement les actifs de l'organisation.

La blockchain excelle dans ces domaines, en partie parce qu'ellerésout le problème du double spending.

Vous pouvez vous demander pourquoi nous avons besoin du concept de « consensus » ou d'« accord » ? Pourquoi avons-nous besoin que les nœuds Proof of Stake votent sur l'ordre des transactions ?

Que se passerait-il sans consensus ? Si nous avions seulement un réseau décentralisé comme BitTorrent ? Vous pouvez télécharger des fichiers sur BitTorrent, tout le monde peut les télécharger. Vous pourriez même (en théorie) faire en sorte que les fichiers contiennent des programmes et les exécutent automatiquement.

Pour comprendre pourquoi ce mécanisme ne fonctionne pas pour la monnaie, le problème le plus simple est celui du « double spending ».

Le problème est : supposons que j'ai 1 ETH, j'envoie 0,7 ETH à quelqu'un là-bas. Je diffuse cette transaction. Ensuite, jeenvoie en même temps une autre transaction, donnant 0,7 ETH à une autre personne ici.

Au total, j'ai transformé 1 ETH en 1,4 ETH. Si les gens pouvaient faire ça, ETH subirait une hyperinflation et vaudrait zéro.

Si vous ne voulez pas que cela arrive, vous avez besoin d'un moyen dedéterminer quelle transaction a eu lieu en premier. C'est le rôle de la blockchain.

2. Applications non financières

La blockchain est aussi utile en dehors de la finance.

L'application non financière la plus réussie est probablement ENS (Ethereum Name Service), je suis sûr que vous en entendrez beaucoup parler cette semaine. Vous pouvez essentiellement posséder votre propre nom. Vous pouvez enregistrer un nom de domaine .eth non pris (j'ai Vitalik.eth).

C'est un nom d'utilisateur, reconnu comme tel dans toutes les applications Ethereum, et iln'est contrôlé par aucun fournisseur de services unique. Ce n'est pas comme un compte Google ou un nom délivré par le gouvernement.

3. Résistance à la censure et preuve

La blockchain offre de solides garanties de participation, aussi appelées résistance à la censure. Elle garantit que si vous envoyez une transaction valide (c'est-à-dire conforme aux règles du protocole), elle sera (et rapidement) incluse dans un bloc. C'est précieux dans la finance (prévention de la manipulation de marché) et bien d'autres domaines.

La blockchain excelle dans la « preuve d'inexistence », c'est-à-dire prouver qu'il n'a été émis qu'un nombre limité de choses. Par exemple, si vous voulez émettre 1000 timbres représentant des membres d'une communauté, vous pouvez prouver que vous n'en avez émis que 1000, et non 10 millions, et que vous n'en avez pas gardé en secret.

Cela fonctionne aussi pour lapreuve d'horodatage : prouver que quelque chosen'a pas été créé avant un certain moment ; ou inversement, prouver que quelque chosea été créé avant un certain moment. C'est utile pour l'authentification vidéo et d'autres cas d'usage.

Donc, la blockchain est un outil diversifié, avec des applications financières et d'autres applications « long tail » intéressantes.

Dans quoi la blockchain n'excelle-t-elle pas ?

1. Vie privée

Zooko de Zcash a dit un jour que Bitcoin était « le Twitter de votre compte bancaire ». Qui ici voudrait que toutes ses transactions financières deviennent automatiquement des tweets ?

Mais il faut réaliser que si vos transactions sur la blockchain ne sont pas privées, quelqu'un pourrait très bien créer un bot Twitter qui attend vos transactions, les analyse avec un LLM pour essayer de savoir à qui vous avez envoyé de l'argent, puis tweete le résultat. C'est plus proche du « Twitter de votre compte bancaire » que vous ne le pensez.

2. Scalabilité extrême

Si vous voulez exécuter un programme LLM sur Ethereum pour générer une image de chat, cela pourrait vous coûter des millions de dollars en frais de transaction.

3. Faible latence

C'est un coût inhérent à la décentralisation. Si vous voulez un système géographiquement dispersé, neutre, auquel le monde entier peut participer, il ne peut pas avoir une latence de 50 millisecondes. Si c'était le cas, toute l'activité finirait par se concentrer dans une seule ville.

4. Accès à l'information du monde réel

C'est le « problème de l'oracle ». Par exemple, décider d'un paiement en fonction de la survenue d'un événement. Ethereum ne peut pas résoudre ce problème de confiance fondamental : il faut toujours que quelqu'un vous dise si l'événement a eu lieu ou non.

La blockchain peut être combinée à d'autres « gadgets » pour atteindre ces objectifs, mais pour la blockchainelle-même, ce sont des points faibles.

La vision plus large : Web3 et cryptographie

Ethereum fait partie d'une histoire plus vaste. Cette image vient d'une vision de Gavin Wood en 2015, une vision précoce du Web3 : Ethereum fait partie d'une suite de technologies qui créent ensemble un Internet plus libre et plus ouvert.

La blockchain est une pièce importante du puzzle. Mais en 2015, il y avait aussi des protocoles sœurs en développement (et toujours en développement) :

• Swarm : pour le stockage distribué, gérer les données trop volumineuses pour être téléchargées par tout le monde sur la chaîne.

• Whisper : un protocole de messagerie pair-à-pair hors chaîne, qui ne se soucie pas du consensus.

Ces protocoles continuent : Whisper est devenu Waku, utilisé dans de nombreux protocoles de confidentialité et de messagerie instantanée ; l'équipe Swarm existe toujours,IPFS est aussi largement utilisé.

Mais je pense qu'un grand changement est que cette « grande histoire » s'est beaucoup élargie. Pour moi, cette grande histoire, c'est qu'il existe une catégorie de technologies appelée « cryptographie ».

La cryptographie permet la collaboration à grande échelle sans confiance centralisée.

La cryptographie de base, c'est le chiffrement et la signature.

• Chiffrement : vous permet de parler à un ami à 10 000 km, sans que personne entre les deux (même les opérateurs d'infrastructure) ne voie le contenu.

• Signature : vous permet de vérifier que l'information reçue vient bien de la personne prétendue.

Récemment, nous avons vu l'émergence de lacryptographie programmable, une forme plus avancée. Vous pouvez non seulement chiffrer et signer, mais aussi :

• Effectuer des calculs entiers sur des données chiffrées.

• Prouver que vous possédez certaines données sans les révéler (par exemple, ZKPs - preuves à connaissance nulle).

• Combiner les données de plusieurs personnes pour un calcul (par exemple, FHE - chiffrement homomorphe complet).

• (Plus lointain) Obfuscation : prendre un programme contenant vos données et ne l'utiliser que pour des tâches spécifiques.

C'est tout un ensemble d'outils permettant la collaboration à grande échelle sans acteur centralisé. La blockchain est hautement complémentaire à cela à bien des égards.

L'avenir d'Ethereum

Nos objectifs de haut niveau sont :

Nous voulons un réseau sécurisé, robuste, léger, mondialement décentralisé, résistant à la censure, avec toutes les caractéristiques attendues de la blockchain depuis la naissance de Bitcoin.

Maissous ces contraintes, nous voulons aussi qu'il soitrapide et évolutif, afin que les applications qui veulent bénéficier de ces caractéristiques aient vraiment la place et la capacité de le faire.

2025-2026 : L'arc de la scalabilité

La limite de Gas (qui mesure combien de transactions Ethereum peut traiter) a déjàaugmenté de 50 % cette année. Il y a actuellement une proposition pour augmenter la limite de Gas à 60 millions (environ un quart des nœuds votent pour, et je pense que ce chiffre va augmenter).

En 2026, nous aurons une série d'EIPs permettant au réseau Ethereum de traiter en toute sécurité une plus grande échelle tout en maintenant la décentralisation et la capacité des nœuds standards à fonctionner.

1. EIP-7732 (Native Proposer-Builder Separation, PBS) : un de ses effets est de permettre aux nœuds de consacrer une plus grande partie du temps de slot au traitement des blocs, sans nuire à la décentralisation du réseau (ou favoriser excessivement les nœuds centralisés).

2. Liste d'accès au niveau du bloc (Block level access list) : cela signifie essentiellement que,à l'exception du nœud qui a créé le bloc,tous les autres nœuds peuvent traiter le bloc en parallèle.

Avec la « liste d'accès au niveau du bloc », pour chaque nœud autre que le créateur du bloc, ce problème est en grande partierésolu, ce qui est vraiment remarquable.

Ces deux éléments nous permettront d'augmenter la limite de Gas de manière plus sûre d'ici la fin de l'année prochaine, rendant Ethereum plus performant qu'à la fin de cette année.

ZK-EVM : le retour de la culture full node

Ensuite, ce qui m'enthousiasme beaucoup :ZK-EVM etle retour de la culture full node.

Qui ici faisait tourner un full node Ethereum il y a 5 à 8 ans ?

Qui ici fait tourner un full node Ethereum aujourd'hui ?

D'accord, à peu près le même nombre, mais ce n'est toujours pas assez.

Je me souviens que la dernière fois que j'ai synchronisé un full node, cela m'a prisquatre jours. Quatre jours, c'est trop long. Cela prend aussiplus de 1 To sur votre disque dur. Et pour le maintenir, il faut beaucoup de calcul, ça consomme la batterie, et ça use votre disque plus vite. C'est coûteux.

ZK-EVM, basé sur la technologie des preuves à connaissance nulle, vous permetde vérifier la validité d'un bloc sans exécuter tous les calculs vous-même.

Ce n'est plus de la science-fiction. C'est sur le point de devenir une réalité en phase Alpha.

Selon ethproofs.org, il existe déjà des prouveurs capables de prouver en temps réel des blocs Ethereum avec quelques dizaines de GPU grand public, et ce chiffre diminue rapidement tous les quelques mois.

Nous pouvons réduire les exigences de calcul des nœudspresque à zéro.

Bien sûr, il reste des coûts de bande passante, de stockage et d'I/O, mais ils sont aussi réduits. Théoriquement, avec un ordinateur portable, voire un téléphone avec suffisamment d'espace (par exemple 512 Go, il y a des téléphones comme ça maintenant), vous pouvez envisager de faire tourner un full node.

Je pense que dans un ou deux ans, même si la taille d'Ethereum augmente, le nombre de personnes capables de faire tourner un full node va augmenter considérablement.

2026 à 2027 : Résistance à la censure et améliorations de la décentralisation

• FOCIL : permet à un ensemble de nœuds de taille moyenne de proposer des « mini-blocs » à chaque slot. Cela offre de meilleures garanties pour que vos transactions soient rapidement incluses.

• Abstraction de compte (Account Abstraction) : travail en cours pour que vous puissiez avoir des portefeuilles intelligents plus puissants, de meilleures formes de sécurité (comme le changement de clé), voire le support de protocoles de confidentialité, et tout celasans dépendre d'intermédiaires.

À plus long terme : Lean Ethereum

L'équipe de Justin travaille sur « Lean Ethereum », un effort à long terme visant à apporter des améliorations plus profondes pour qu'Ethereum reste efficace et sécurisé sur le long terme. Remplacer de nombreux composants sous-optimaux par des composants connus pour être plus proches de l'optimal.

Les points clés incluent :

• Une VM (machine virtuelle) optimisée, rapide et ZK-friendly

• Résistancequantique omniprésente

• Fonctions de hachage ZK-friendly (à ce jour, Poseidon est en tête, et nous investissons beaucoup en recherche académique et en primes pour garantir sa robustesse)

• Vérification formelle de tout

• Consensus optimisé (finalité plus rapide, Fast finality)

Nous tirons essentiellement toutes les leçons des cinq dernières années et intégrons vraiment les technologies qui ne sont devenues possibles et utilisables que récemment.

Travail côté utilisateur : expérience utilisateur sans confiance

Cela inclut la confidentialité et la sécurité.

• Confidentialité : pas seulement les preuves ZK on-chain. Cela inclut aussi la protection contre les atteintes à la vie privée des nœuds RPC (d'où vous obtenez vos données), la confidentialité au niveau réseau, la confidentialité du vote, la confidentialité DeFi, voire l'abstraction de compte privée.

• Sécurité : les light clients (comme Helios) s'améliorent. Dépendances de la chaîne d'approvisionnement logicielle (réduire la quantité de logiciels dont nous dépendons et qui pourraient tout casser en cas de bug). Contrôle de version on-chain (se débarrasser de la dépendance du front-end au serveur, éviter qu'un serveur piraté ne vole tout). Multi-signatures, portefeuilles à récupération sociale, portefeuilles hardware.

• Interopérabilité : il y a aussi des événements sur ce sujet cette semaine.

Ethereum peut être un porte-drapeau pour un mondeplus libre, ouvert et collaboratif, basé sur des technologies ouvertes sans permission et une sécurité décentralisée sans confiance.

C'est une technologie puissante qui devient rapidement plus puissante. C'est aussi un membre d'une suite d'outils dont la puissance croît rapidement.

Je pense que la communauté Ethereum et la technologie Ethereum peuvent vraiment aider à concrétiser ce monde plus libre, ouvert et collaboratif.

Travaillons ensemble pour y parvenir.

Merci.

Session de questions-réponses (Q&A)

Modérateur : Merci beaucoup Vitalik. Je pense que tout le monde sait quelle sera la première question, alors je vais la poser directement.Où peut-on acheter les lunettes que vous portez ?

Vitalik : Je pense qu'elles sont sur Amazon. Malheureusement, nous n'avons pas encore créé un Amazon décentralisé, donc... ce serait peut-être une bonne idée pour un hackathon.

Modérateur : D'accord, une transition directe, question similaire.Que pensez-vous de la relation entre Ethereum et Wall Street ?

Vitalik : (...entend la question...) Wall Street. Eh bien, je pense qu'ils sont des utilisateurs. Sur Ethereum, nous sommes « pro-utilisateur ».

Modérateur : Super. Vous avez beaucoup parlé de ce que peut devenir Ethereum, et de sa situation actuelle.Quelles sont, selon vous, les choses sous-estimées sur lesquelles les gens pourraient se concentrer davantage pour étendre les propriétés d'Ethereum au monde réel ?

Vitalik : Eh bien, je pense qu'il y a plusieurs dimensions à cela.

L'une d'elles est l'adoption réelle d'Ethereum. Le rêve a commencé avec les paiements. Je me souviens qu'en 2013, j'étais très enthousiaste à propos du « Bitcoin Kiez » à Berlin. (Quelqu'un s'en souvient ?) ... Dans le quartier de Kreuzberg à Berlin, quelqu'un a convaincu 10 restaurants dans un rayon de quelques centaines de mètres d'accepter Bitcoin. C'est devenu une communauté culturelle Bitcoin. Il y avait beaucoup d'élan autour des paiements Bitcoin, mais cela a disparu pour plusieurs raisons (je pense que la hausse des frais de transaction en est la principale).

Nous avons maintenant la technologie pour rendre les paiements vraiment viables à nouveau. Et (à Buenos Aires) il y a beaucoup de besoins pour les paiements crypto, il y a même beaucoup de magasins physiques qui acceptent ETH et les stablecoins sur Ethereum.

Je pense que même ce genre d'utilisation dans le monde réel est très bien.

Une autre chose, c'est que lorsque vous examinez cette pile de technologies sous-jacentes, dans n'importe quel domaine — communication, gouvernance, ou même des couches plus basses comme les systèmes d'exploitation, voire le hardware — vous pouvez :

Penser avec les principes dont nous avons parlé aujourd'hui. Penser à comment rendre les choses plus ouvertes, comment minimiser le besoin de confiance, comment protéger les utilisateurs. Et penser à de nouvelles technologies, y compris la blockchain et la cryptographie, qui nous permettent d'aller plus loin dans cette direction que jamais auparavant.

Modérateur :Pour les nouveaux et anciens membres d'Ethereum, quelle est la compétence la plus importante à mieux former ou à améliorer ?

Vitalik : Cela dépend de qui vous êtes, mais je pense que pour une communauté comme la nôtre, il est toujours sain de rester polyvalent. Il est toujours bénéfique de toucher à plusieurs aspects de ce domaine.

Donc, j'encourage tout le monde à essayer au moins une fois cette semaine de payer un café en ETH ; si vous n'avez pas de wallet, installez-en un ; si vous n'avez jamais utilisé de DApp, essayez-en une ; si vous n'avez jamais écrit de smart contract, essayez d'en écrire un.

Si vous le souhaitez, vous pouvez même essayer d'apprendre comment fonctionne l'un des protocoles sous-jacents.

En même temps, portez attention à la façon dont toutes ces technologies interagissent avec le monde plus large ; l'Argentine a toujours été un bon endroit pour cela, avec beaucoup d'adoption à tous les niveaux de la pile.

Modérateur : Une autre question,comment avez-vous trouvé le nom Ethereum ?

Vitalik : Je crois que je parcourais une liste d'éléments dans un roman de science-fiction, et j'ai trouvé que ce mot sonnait bien.

Modérateur : Super.Et le logo ?

Vitalik : C'est une histoire intéressante. Je ne suis pas sûr de ce qui s'est passé exactement, mais je pense que si « Ethereum » figurait dans cette liste d'éléments de science-fiction, c'est à cause d'un film japonais appelé « Castle in the Sky ».

Dans ce film, l'un des objets centraux est le « cristal d'Ethereum » (Ethereum crystal). C'est ce qui fait flotter le château.

Je ne connaissais pas du tout cette référence à l'époque. Mais après avoir nommé le projet Ethereum, je pense que notre artiste connaissait ce film, et a donc fait le logo en forme de cristal d'Ethereum.

Je me souviens que ce n'est que cinq ans plus tard que j'ai découvert et regardé ce film, et je me suis dit : « Wow, ce cristal ressemble vraiment au logo. »

Modérateur : Génial. Je pense que c'est tout pour nos questions. Avez-vous quelque chose à dire à la communauté ? Par exemple, une recommandation pour le déjeuner ?

Vitalik : Eh bien, mangez bien, buvez beaucoup d'eau, passez du temps dehors, profitez de l'air frais. Vous savez, l'air (Air) est aussi l'un des quatre éléments, il est important de le garder propre.

Profitez de la semaine.

Modérateur : Merci beaucoup Vitalik !

 

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